Le 16 mai dernier avait lieu à l’académie du climat une conférence participative portant sur trois thématiques apparemment peu corrélées : le climat, la justice sociale et la démocratie. Celle-ci était organisée par les décarbonautes et le centre des jeunes dirigeants (CJD) représenté par leur présidente, Mélanie Berger.

L’opinion de Cyril Dion

Très vite, l’écrivain et réalisateur Cyril Dion a fait part à la salle d’un problème constant auquel se heurte notre système politique. Le constat relevé serait que les intérêts privés prennent le dessus sur les intérêts publics, ce qui va à l’encontre des attendus d’une démocratie. En d’autres termes, sur le plan environnemental nous savons que des solutions ont été trouvées depuis longtemps afin de ralentir le dérèglement climatique actuel.

Cependant, les 10% les plus riches ne cessent de faire pression sur le gouvernement afin d’empêcher le déploiement de ces solutions. En effet, étant donné que les français les plus aisés dirigent, pour la plupart, des entreprises néfastes pour l’environnement, ils n’ont absolument aucun intérêt à participer à des directives écologiques.

Cela signifie qu’ils s’appuient sur des formes de chantage à destination de certains membres du gouvernement susceptibles d’affaiblir leur activité.

En résumé, œuvrer pour l’intérêt général en installant des lois à l’encontre de l’aviation ou de l’automobile conduirait à perdre les plus gros acteurs économiques du pays. Le problème étant que ces gros acteurs contribuent à alimenter les finances de l’état.

Or, cet enjeu privé n’a pas sa place au sein d’une démocratie. Dès lors, cela expliquerait pourquoi les citoyens n’ont plus foi en la démocratie française et surtout pourquoi les jeunes générations ne votent quasiment pas, ou du moins trop peu.

Cyril Dion à l'académie du climat

Les participants

Parmi les autres personnes ayant pris la parole, il y avait Sylvaine Dhion, membre de l’association Les Shifters, Valérie Cohen-Sarfati, coordinatrice de l’institut Compte Carbone, Eloise Leurette, l’une des 150 personnes tirées au sort lors de la convention citoyenne sur le climat de 2019 et enfin Yannick Servant, cofondateur de l’association Convention Entreprises Climat.

Ainsi, que ce soient les conférenciers ou les inscris, ce que toutes ces personnes ont en commun semble être un profond besoin de changement visant à construire une société plus juste et égalitaire afin de lutter ensemble contre le dérèglement climatique.

Les initiatives proposées 

Premièrement, Valérie Cohen-Sarfati a partagé l’idée de son association, celle d’inclure un taux maximal de carbone pour chaque citoyen français. Ainsi, chaque personne serait mise sur un pied d’égalité et pourrait choisir la manière dont elle souhaite consommer son quota autorisé de carbone. Ce taux aurait pour objectif de diminuer de 6% chaque année jusqu’à atteindre la neutralité carbone souhaitée par l’accord de Paris de 2015.

Ensuite, l’animateur de la conférence et membre des décarbonautes Louis Marie Blanchard a proposé de créer au sein du gouvernement une assemblée de codécision. Ce dispositif démocratique, similaire à la convention citoyenne, viserait à débattre ensemble de potentielles propositions afin de décarboner progressivement l’économie. Ce projet se baserait sur des valeurs communes alliant bienveillance, engagement, justice sociale, authenticité et coresponsabilité. Ainsi, les décisions se feraient toujours via un consentement général et un maximum de transparence.

Image représentant une assemblée de codécision nationale.
Illustration de Red!

Une conférence démocratique

L’intérêt initial de l’évènement était de faire participer l’ensemble de la salle afin de répondre aux éventuelles questions et interrogations que ces sujets peuvent susciter. En d’autres termes, la conférence traitait de la démocratie en intégrant elle-même un processus démocratique.

Pour se faire, chaque membre du public était équipé de cartons de couleur pour dire s’il était en accord ou non avec les solutions ou idées exposées. L’objectif était donc non seulement de donner la parole à tout le monde, mais également qu’à la fin de chaque débat la salle se remplisse de pancartes vertes, de façon à ce qu’un accord commun se crée. Parallèlement à cela, les spectateurs présents sur la visioconférence pouvaient aussi réagir en live et poser des questions aux intervenants de leurs choix.

De plus, à la fin de chaque temps de parole de l’une des associations, les membres de la salle avaient un moment d’échange avec leurs voisins sur leurs avis ou leurs ressentis par rapport à ce qu’ils venaient d’entendre. Enfin, une fois l’évènement terminé, le public a pu se rassembler par groupe de 7 afin d’échanger ensemble à ce sujet.

Ce dispositif de méta exercice basé sur une interaction entre chaque personne de la salle nous a paru extrêmement enrichissant étant donné que cela a développé un espace de solidarité et surtout d’écoute.

Le lien avec DIAG26000

En fin de compte, ce processus visant à donner la parole à tout le monde afin d’être égal à autrui semble très similaire à celui de notre diagnostic RSE. En effet, là ou DIAG26000 se démarque de ses concurrents est qu’il rend cette évaluation accessible auprès de toutes les parties prenantes d’une organisation. L’interface permet alors de questionner chaque interlocuteur concerné par l’une des 7 questions fondamentales de la norme ISO 26000. De ce fait, aucun avis n’est laissé de coté et l’entreprise est ainsi certaine d’avoir accès à un résultat chiffré de qualité.

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