Les réseaux sociaux sont bien pratiques pour comprendre à distance ce qui se passe à la COP26. Entendre Barack Obama regretter l’absence des présidents russes et chinois, voir le ministre des affaires étrangères de TUVALU parler les pieds dans l’eau…
Passons rapidement sur l’émission des tonnes de CO2 engendrées par leur utilisation. C’est peut être via un réseau social que vous êtes arrivé sur ce billet. Et même si ce n’est pas le cas, un peu de CO2 a été créé pour que ces lignes de texte et images parviennent jusqu’à votre regard. Mais le sujet du jour concerne la bataille des idées et des modèles de pensées.
Des algorithmes …
Vous avez sans doute récemment entendu parler de Frances Haugen, qui risque de devenir aussi célèbre qu’Edward Snowden. Elle a quitté Facebook, déçue par certains problèmes d’éthique rencontrés par son équipe en charge de la « civic integrity ». Mais elle a pris le soin de partir en emportant suffisamment de documents internes pour montrer que cette maison est loin de faire le maximum pour limiter la désinformation et la diffusion de messages haineux. Un vrai souci donc au niveau des algorithmes et des processus internes, des moyens humains consacrés à lutter contre la désinformation. Des humains qui commencent d’ailleurs à avouer qu’ils ont du mal à contrôler la complexité de leur système d’algorithmes aux effets inattendus (voir Le Monde du 26/10 ou les explications de Facebook).
Les algorithmes sont conçus pour que votre fils d’actualité vous présente avant tout des informations proches de celles que vous avez déjà vues, « likées », commentées. Las, les informations fantaisistes ou provocatrices sont celles qui déclenchent le plus de réactions. C’est ainsi que les climatosceptiques se trouvent enfermés dans un flux continu d’informations monocorde, sans contradiction. J’avais déjà décrit dans un billet en 2015 comment sortir de sa bulle, avec quelques copies d’écrans dénonçant ce danger.
… et des dollars
Mais les algorithmes n’expliquent pas tout ! Les GAFAS vivent surtout de la publicité et une partie non négligeable du budget semble provenir des informations reniant le changement climatique. Un autre article récent du journal Le Monde détaille comment Facebook continue à gagner de l’argent en publiant des informations récusant le changement climatique. Dans le même temps les dirigeants du réseau annoncent la mise en place d’un fonds d’un million de dollars pour soutenir les organisations qui luttent contre la désinformation et même une page dédiée à la climatescienceinfo. Mais est-ce suffisant pour contrer les rouleaux compresseurs des acteurs de la désinformation ?
Si vous vous intéressez au sujet, ce document du Center for Countering Digital Hate liste les 10 principaux acteurs tentant de vous convaincre que la terre n’est pas en train de se réchauffer, avec un total de +180.000 followers. La palme revient à rt.com, piloté par l’état russe, dont Obama soulignait la maigre présence à la COP26, avec plus de 82 millions de followers ! Chers adeptes de rt.com, n’oubliez pas de suivre aussi diag26000 sur les réseaux sociaux pour entendre un autre son de cloche.