La troisième édition des Journées de la Responsabilité Sociale des Entreprises JRSE a été organisée à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso du 2 au 4 novembre 2023 par le Réseau Burkinabè des Experts en Responsabilité Sociale des Entreprises (RBE/RSE). Placée sous le haut patronage du ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso M. Roger BARO et du chef de programme de l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la nature) M. SOMDA Jacques, cette édition a connu une forte participation des acteurs du secteur public et privé. Avec près de 3 500 participants, visiteurs, exposants et de nombreux jeunes des universités et lycée professionnels, cette édition a été placée sous le thème : « Accélérer l’institutionnalisation de la RSE au Burkina Faso ».
Les activités phares
Ces JRSE ont été marquées par une cérémonie officielle d’ouverture, la visite des 22 stands d’exposition d’entreprises et organisations, une conférence inaugurale, 3 panels de discussions sur les différentes thématiques en lien avec la RSE en Afrique et au Burkina Faso et une séance de « B to B » avec des experts en RSE pour conseiller les entreprises désireuses de s’engager. D’autres activités phares ont également apporté une touche ludique, il s’agit notamment d’un cross populaire dans la ville et une compétition de course à vélo qui a permis aux trois premiers vainqueurs de chaque catégories (homme et femme) de remporter des vélos offerts par un sponsor de l’évènement (Faso vélo). En outre, une séance de dégustation de mets locaux et un atelier pour sensibiliser davantage les jeunes autour des questions de la RSE ont été organisés.
En substance les points essentiels
De tous les discours, interventions et des différentes communications, il ressort que la mise en œuvre de la RSE au Burkina a été fortement ralentie en raison de problèmes sécuritaires, et que la RSE nécessite l’implication de tous aussi bien des individus, du secteur public et privé. La RSE est un acte certes volontaire puisqu’il n’est pas imposé par la réglementation actuelle au Burkina Faso, mais constitue une réelle opportunité pour les entreprises d’allier développement économique non pas seulement « équitable mais également accepté, viable et rentable ». Le parrain de l’évènement a d’ailleurs souligné que les « entreprises et organisations du futur seront celles qui seront plus en phase avec les consommateurs l’environnement humain et les ressources naturelles’. Comme l’a souligné le patron de l’évènement, la RSE ces vingt dernières années est restée un débat confiné dans le secteur des mines et de l’énergie alors qu’elle concerne toute la société.
Un des principaux facteurs directs de la déforestation et dégradation des forêts au Burkina Faso est l’expansion agricole. EN effet on obtient le pourcentage de 51,26 % ! Juste derrière se trouvant l’exploitation de bois énergie avec 39,76%.
Pour lui il est temps de faire en sorte que » les cinq prochaines années, la RSE soit une réalité dans le secteur agricole et agroalimentaire dans le secteur formel et informel des produits et services. L’objectif ambitieux affiché par le RBE est de sensibiliser et faire adhérer 100% des entreprises burkinabés à la RSE. Au sortir de ces JRSE, le ministère en charge de l’environnement, l’UICN et le RBE/RSE ont pris l’engagement de renforcer l’implication et la sensibilisation des entreprises burkinabè à la RSE à travers des actions visibles.
Plus de 32% des grandes entreprises en 2020 expriment ne pas avoir de service environnemental au sein de leur entité et 34,40% disent également ne pas avoir une cellule environnementale fonctionnelle. Plus de 83,20 % n’ont pas de référentiel en matière de RSE… Les entreprises interrogées sont : industries manufacturières, hydrocarbures/ énergie, commerce, mine et carrières, transports, banque, assurance et finance, télécommunication et enfin la restauration et l’hôtellerie. Si vous souhaitez savoir où en est votre entreprise en matière de RSE n’hésitez à réaliser votre auto diagnostic avec l’outil Diag26000 dont je suis partenaire : //diag26000.net/r.jsp?code=JXRD582faS
DGESS* : Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Burkina Faso.
Commune de Houndé
La commune de Houndé, chef-lieu de la province du Tuy au Burkina Faso, a été choisie comme exemple de communication sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en raison de son statut de ville minière. Houndé abrite deux mines exploitées par Houndé Gold, inaugurées en 2017 par le Président du Faso. Malgré les retombées financières significatives, la commune tarde à se développer, notamment en infrastructures socio-économiques. Les manifestations contre la politique de recrutement de la mine ont souligné les tensions entre la population locale et l’entreprise minière.
Les facteurs d’analyse de la RSE incluent la pollution atmosphérique, la gestion des déchets industriels et les nuisances sonores et olfactives. La commune de Houndé manque d’une politique RSE coordonnée, ce qui alimente les mécontentements locaux. Les ressources minières étant limitées, il est crucial de penser à l’après-mine et de mettre en place une politique RSE pour assurer un développement durable.
D’autres villes que la commune de Houndé sont également concernées. Dans les villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, seulement 12,7% de la population sont satisfaits de la qualité de leur cadre de vie (2020). En majorité l’avis est le suivant : qualité de vie moyennement satisfaisante, voire pas du tout…
Les JRSE ont aussi été l’occasion de mettre en avant certaines entreprises et projets
Une entreprise engagée
Solafrique, une entreprise burkinabé créée en 2014, se concentre sur l’énergie solaire, l’eau et l’irrigation. Elle œuvre à améliorer les conditions de vie et de production agricole en fournissant de l’électricité et de l’eau solaire. Solafrique adopte des mesures environnementales et agricoles, et s’engage dans des projets d’irrigation solaire pour soutenir les groupements de femmes et de jeunes vulnérables.
Projet
Le projet EWA-BELT, financé par la Commission européenne, vise à développer des systèmes de production vivrière favorisant l’intensification durable en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Il implique 20 partenaires, dont 6 pays africains, pour créer une ceinture inter-régionale capable de renforcer l’intensification durable de l’agriculture grâce à des recherches participatives et à l’identification des meilleures pratiques.
