Le 23 mai dernier, nous avons eu la chance d’assister à une conférence organisée par le Comité 21 et suivie d’une assemblée générale. Celle-ci était animée par le 1er Président de la Cour des Comptes et ancien ministre de l’Économie, Pierre Moscovici. Pour rappel, initialement, la Cour des Comptes vise à informer le gouvernement, et plus particulièrement le Président, au sujet des finances publiques de l’état.

En effet, leur objectif premier est de contrôler la gestion de l’argent et de s’assurer que les fonds publics sont investis intelligemment.

Transparence, le maitre mot

Cependant, dès l’arrivée de Monsieur Moscovici il y a 4 ans, les rapports de cet établissement ont progressivement tous été rendus accessibles auprès des citoyens. A travers cette démarche, l’objectif principal était d’informer autrui avec un maximum de transparence concernant les activités économiques du pays. Depuis, le Président et son équipe mènent un combat perpétuel contre l’éco blanchiment et ne cachent pas leur volonté d’écologiser cette structure.

Pourquoi doit-on s’adapter ?

Après nous avoir expliqué que nous sommes confrontés à une dérive climatique plutôt qu’une crise ponctuelle, le Président nous a fait part de ce qu’il visualise de l’état actuel du pays.

 Selon lui, l’adaptation désigne l’ensemble des mesures à établir pour continuer à vivre de façon supportable dans un climat ayant profondément changé. Cet enjeu est d’ailleurs territorialisé étant donné que chaque commune va, petit à petit, subir un impact climatique et devra, par conséquent, se transformer. En effet, l’atout de cet établissement est qu’il possède les éléments nécessaires permettant de classer chaque territoire selon les questions environnementales. En d’autres termes, il dispose de suffisamment d’informations pour comprendre leurs besoins spécifiques en matière d’écologie.

Il a ainsi pu observer qu’il n’avait accès qu’aux données de deux tiers des 200 000 bâtiments du parc immobilier de l’état, données qui, pour la plupart, étaient très souvent incomplètes.

Ainsi, afin d’aborder cette adaptation par d’autres moyens que purement budgétaires, l’idée serait de diffuser un rapport annuel non financier sur l’adaptation du pays face au dérèglement climatique, et non pas une adaptation des rapports. A travers ce projet prévu pour septembre 2025, Monsieur Moscovici espère connecter d’une part, la dette publique, et, d’autre part, la dette environnementale.

Balance dette publique/dette environnementale

Quelles exigences ?

En résumé, l’institut souhaite avant tout informer le citoyen sur les risques environnementaux futurs ainsi que leur ampleur. Par conséquent, il faudrait réformer progressivement les politiques publiques, et surtout, aller plus loin que les prévisions ou le peu de données dont nous disposons. Cela nécessiterait également de piloter la majorité de leurs actions car cette adaptation doit pouvoir se concilier avec leurs autres objectifs. Ainsi, il devra y avoir un pilote qui organisera chacune de ces actions selon une certaine coordination.

Le défi financier

Lors de cet évènement, les intervenants sont revenus sur l’endettement français qu’ils estiment plus que préoccupant. Pour autant, la Cour des Comptes a précisé que, bien qu’elle n’ait pas pour intention de traquer chaque dépense des pouvoirs publics, on ne peut pas non plus vivre indéfiniment avec de telles dettes.

Le Président a alors rappelé que lorsque nous sommes rentrés en zone euro, nous étions à l’équivalent de la dette publique des pays voisins. Néanmoins, le poids de notre dette ne cesse de s’intensifier à mesure que les taux d’intérêts augmentent. Dès lors, ce système pose un réel problème quant à notre crédibilité. En effet, en 2021 la charge de la dette était d’environ 25milliards et celle-ci est passée à presque 52 milliards cette année.

Par ailleurs, cette montagne de dettes proviendrait majoritairement d’un déséquilibre entre les recettes et les dépenses nationales. L’arbitrage n’est donc pas toujours facile puisque dans le dernier budget la France aurait retiré 28 milliards de dépenses en rajoutant à la place 29 milliards de dépenses ordinaires.

Ainsi, pour Pierre Moscovici, la France semble très en retard sur trois secteurs fondamentaux : l’éducation nationale, l’hôpital public mais également les politiques de logement.

Pierre Moscovici

La solution

Afin d’équilibrer cette dette citée précédemment, la solution évoquée par le Comité 21 serait de créer une valeur nouvelle. Pour information, cette association vise à accompagner, par le biais de scientifiques, divers organismes tels que la Cour des Comptes durant leur transition écologique. Leur projet commun serait ainsi de faire évoluer la société vers des initiatives de développement durable par la coopération de chaque acteur. Dès lors, cette philosophie de performance extra financière renvoie à inventer une autre façon de penser la société humaine, un souhait fortement partagé par les accords de Paris.

Nous pouvons en conclure que l’objectif souhaité autant par le Comité 21 que par la Cour des Comptes est de s’adapter et d’anticiper tout en créant de la nouveauté dans notre manière d’être au monde.

Pour en savoir plus : https://www.ccomptes.fr/fr/documents/68843