La COP26 a déjà été repoussée d’un an à cause de la pandémie. Les aberrations climatiques de cet été ont montré que nous avons bien besoin d’agir contre le réchauffement climatique et, normalement, c’est un des principaux objectifs des COPs.
Mais voilà que le Climate Action Network (1500 ONG tout de même…) vient de demander le report de cette 26ième Conférence des Nations Uniques sur le climat. Raison invoquée : elle ne serait pas assez inclusive car les pays pauvres sont moins vaccinés et les coûts des voyages ont explosé.
Alok SHARMA, le président britannique de cet COP26 tient par contre à ce qu’elle se déroule en présentiel à Glasgow, comme prévu. Il s’engage pour cela à envoyer des vaccins aux délégués qui n’en disposent pas encore et à prendre en charge le budget hotel. Car 5 jours de quarantaine sont obligatoires lors de l’arrivée en Angleterre, même pour les personnes vaccinées, à partir du moment où elles viennent d’un pays classé sur une liste rouge par les dirigeants anglais (voir article Le Monde).
Sortir du cadre ?
N’est ce pas assez aberrant de rester sur un choix qui peut sembler bloquant : on se voit en présentiel en novembre ou l’on repousse ? Quand je retombe sur les photos de COP15, je me demande souvent à quoi le présentiel peut vraiment servir.
Cette photo montre que les participants sont si nombreux lors des plénières, qu’il est nécessaire de mettre en place des écrans immenses pour que chacun puisse voir l’orateur autrement que sous une forme miniature. On peut se poser la question : serait-ce vraiment différent si les participants assistaient à distance, en regardant la même scène sur un autre écran posé sur leur bureau ?
Bien sûr il y a les « vibrations », les rencontres informelles dans les couloirs. Je me rappelle d’un dîner débat organisé par Centrale Ethique quelques jours après le sommet mondial pour le développement durable, en 2002, à Johannesbourg. Nos 4 témoins qui venaient faire part à chaud de leur perception de ce grand moment étaient tous d’accord pour dire que les rencontres les plus passionnantes se faisaient en dehors des séances officielles.
Télénégocier ?
Le COVID a donné un sacré coup de fouet pour développer le télétravail dans les sociétés, même si cela a souvent été fait avec maladresse. L’enquête que vient de publier l’UGIC CGT montre que 98% des participants veulent continuer à télétravailler (mais pas n’importe comment!).
Qu’attend-on pour que nos grands messes internationales, si importantes pour sauver la planète, se mettent aussi au travail à distance ? L’idéal serait d’ailleurs qu’elles soient organisées pour travailler à distance dans l’espace, mais aussi dans le temps ! Car ce n’est pas réunissant, même des dizaines de milliers de personnes, pour échanger seulement quelques jours par an que l’on avance le plus rapidement.
Et si la COP26 de Glasgow profitait des contraintes COVID pour apprendre à associer aux travaux des personnes sur plusieurs continents ? D’ailleurs, le Congrès Mondial pour la Nature organisé ces jours-ci à Marseille par l’UICN a bien choisi un format hybride.