Les choix stratégiques de certaine entreprises solidaires au Luxembourg démontrent une recherche d’innovation active, tant sur le mode de la gouvernance, participative et collective, que sur le mode du financement sans subvention, pour le développement leurs activités.
Pour certains acteurs, l’action sociale est trop souvent figée par un financement Etatique unique qui dicte son programme. Une diversification des financements articulés autour de la redistribution, la réciprocité mais également le marché, favorise le pouvoir d’adaptabilité indispensable aux entreprises d’Economie Sociale et Solidaire pour permettre une transformation de la Société.
Approche RSE
Les valeurs d’entre-aide comme de Développement Durable et de Responsabilité Sociale, sont profondément ancrées dans l’ADN des membres des équipes de gestion des Entreprises Sociales et Solidaires. Ces organisations portent beaucoup d’attention à la Santé et Sécurité de leurs collaborateurs ou à leur Environnement. Mais souvent il leur manque un support de communication pour montrer leur démarche ou la Qualité de leurs prestations.
Le choix d’une reconnaissance comme acteur Socialement Responsable leur permet de présenter leur engagement éthique comme «vecteur de Développement Durable» et de l’associer à une meilleure visibilité sur le marché. A cette occasion un plan d’action peut-être créé dans un esprit d’amélioration continue, tout comme un comité RSE de supervision.
Travailleur Social
La première tâche du Travailleur Social est de se faire accepter en s’intégrant dans les équipes ou sur le terrain. Lorsque chacun est cote à cote pour travailler « la dynamique sociale s’apprend par la proximité et sur la durée !… » – (Odete, Moço, publication AIFRIS, 2015). Par l’intégration de l’équipe sociale sur les chantiers, le lien avec le personnel est assuré. Ce lien sera à la base d’un accompagnement personnalisé efficace, car tout entretien de progrès ou suivi de mission ne peuvent avoir de sens et de résultats que si la confiance existe. Et le TS n’est pas pas là pour exclure des programmes de formations quelqu’ils soient, les personnes employées et en insertion, mais pour participer à leur développement personnel (par ex. par les langues parlées) et / ou techniques (par ex. par l’aide à la réussite des examens, l’adaptation des horaires de travail et de formation, la recherche d’aide au financement de formations de langues).
Acteur politique de l’entreprise
Le Travailleur Social a un rôle politique en diffusant des informations auprès du management qui soutient sa politique sociale et en « enrôlant » les chefs d’équipe comme « éducateurs sur le terrain ». Les chefs d’équipes encadrent des personnes très diverses et doivent pouvoir bien communiquer, ou ajuster leur leadership. Le besoin d’être à leur tour soutenus par l’équipe sociale est évident. Chez certains organisations, le rôle des comités pluridisciplinaires complète ce dispositif. Le rôle de l’éducateur est bien de faciliter les dialogues au sein des réunions et de favoriser les liens entre les différents groupes en abordant les préoccupations de chacun. Les diverses « casquettes » que l’éducateur prend au cous de la journée, contribue à la Qualité de l’ensemble des processus de l’entreprise.
Complexification de la question sociale
Les travailleurs sociaux interviennent de plus en plus à la marge de la vie professionnelle et privée des employés. Ils participent à la « circulation des savoirs »; et sont au centre de l’organisation des processus de pilotage comme ceux de la Qualité, de la Santé Sécurité, de la communication ou administratifs… etc. Le Travailleur Social avec le Service Social sont contributeurs et garants des bonnes relations sociales entre les comités de gestion et l’ensemble des parties prenantes. En cela le travailleur social rejoint le coordinateur RSE de nombreuses structures dont une partie du rôle est le développement de réseaux internes (non hiérarchiques) pour la mise en oeuvre de thématiques transverses sociales et environnementales ou de nombreux dispositifs tant internes (vers les employés individuellement ou collectivement) qu’externes (parties prenantes). Ils ont la même approche transversale et une vision globale de l’organisation telles que les décrit l’ISO 26000. Ils tendent vers l’amélioration des performances dans le respect des individus et de la Nature.
RSE, ESS et interlocuteur Social
L’ expression de « Travailleur du Social en Action » prend toute sa signification (D. Vrancken, AIFRIS, juillet 2015). Et pour les consultants qui accompagnent les organisations Socialement Responsables, il est dommage de ne pas les avoir comme interlocuteur. Les accusations de subjectivité des Travailleurs Sociaux, qui travaillent plus sur l’amélioration des savoirs-être ou des softskills des collaborateurs, est peut-être à la base de ce phénomène les écartant des sujets importants comme la RSE.
Il en est de même au niveau des marchés publics: peu de critères qualitatifs ou softs d’adjudication apparaissent, car qualifiés de trop dangereux et facilement attaquables en commission des soumissions ! Un « Social en Action » remarquable serait de pouvoir retenir des critères liés aux attitudes dites « soft » et directement en relation avec les équipes d’Hommes et de Femmes, qui gèrent les organisations ESS ou autres. L’absence de ces critères empêchent le développement non seulement « d’Entreprises Responsables » mais aussi et surtout de « Marchés Responsables ».
Pascale Marchal Griveaud Exeprte RSE – wecompanysocial