A l’occasion de notre Salon International de l’Agriculture qui vient de fermer ses portes, une petite synthèse des différents points concernant notre agriculture, des défis qui restent à relever.
Gouvernance
Les remous pendant le salon, et même pendant les semaines le précédent, ont mis en évidence des progrès possibles, et même nécessaires, dans la gouvernance de notre démocratie.
Avec notre président actuel, nous avons une bonne démonstration du fait que nos nations sont dirigées par de grands tribuns, des personnes capables d’haranguer des milliers de personnes en lançant de grandes phrases debout derrière leur pupitre. Mais ces compétences sont forts différentes de celles nécessaires pour dégager un consensus, amener différentes parties à priori non d’accord entre elles à partager une même vision de l’avenir.
Emmanuel Macron a bien tenté à nouveau le coup du Grand Débat. Mais la maladresse consistant à inviter le Soulèvement de la Terre dont le ministre de l’Intérieur a demandé la dissolution a rendu les choses très difficiles. On ne saura jamais exactement d’où est venue cette bévue mais les échanges ont pris une autre tournure. Reconnaissons qu’il a tout de même eu beaucoup de courage pour « tomber la veste » et descendre en bras de chemises dialoguer avec des leaders de la contestation.
Il se trouve que France 3 régions diffusait il y a quelques semaines un documentaire sur les fameux cahiers de doléances qui ont accompagné le Grand Débat pour répondre à la crise des gilets jaunes. De mon côté, j’avais déjà fait part de ma surprise sur la façon dont le site web du Grand Débat semblait beaucoup plus fermé que celui du Vrai Débat, pourtant tous les deux basés sur le même outil (voir billet sur le blog Lediag). Mais ce documentaire de France 3 régions montre aussi une vraie volonté de ne pas utiliser la qualité incroyable de verbatims contenus dans les cahiers de doléance. Heureusement certains maires de petits villages ont pris le temps de les utiliser localement.
Facile de critiquer cette gouvernance. Plus difficile de proposer des solutions. Peut être que les comices agricoles, aujourd’hui passés de mode, pourraient en faire partie ? J’ai aussi pris le temps de replonger dans leur histoire via ce billet qui ne parle pas que de poires !
Peut-être aussi que les initiatives comme les projets alimentaires territoriaux ou les « territoires agricoles engagés », proposés par le groupe SOS, pourraient faire partie de la solution ?
Biodiversité
La gouvernance est encore présente lorsqu’il s’agit de trouver le bon équilibre entre protection de la biodiversité et utilisation des pesticides. Cette fois-ci c’est aussi le niveau européen qui est concerné. D’ailleurs les tracteurs n’ont pas uniquement paralysé nos autoroutes nationales. Ils ont aussi perturbé plusieurs capitales et même dernièrement Bruxelles pour une pression plus directe sur les députés européens.
Malgré l’affiche d’une stratégie « de la ferme à la table », la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, “a définitivement retiré la proposition de réglementation sur l’usage durable des pesticides qui visait à réduire par deux l’utilisation des pesticides d’ici 2030.
Mais en France aussi le recul vis-à-vis de la protection de la biodiversité semble palpable. Le plan EcoPhyto est suspendu. La FNSEA a marqué des points contre les 3.000 agents de l’OFB (Office français de la biodiversité) qui vont changer de tutelle et possiblement être désarmés. La protection des haies semble aussi en recul. J’avoue que je compatis un peu lorsque je cherche à comprendre pourquoi. Savez-vous faire la différence entre les haies résiduelles, buissonnantes basses, arbustives, mixtes ou d’alignement d’arbre, comme le propose ce document. Et puis il faut reconnaître que le formulaire à remplir n’est pas des plus conviviaux.
Technologies
Le salon est aussi l’occasion de se présenter pour de nombreuses startups, même s’il ne faut pas confondre avec Viva Technology. Avec pas moins de 9 univers différents, la ferme digitale était bien présente.
Difficile de les passer toutes en revue mais mettons à l’honneur celles qui offrent des solutions pour faire face à raréfaction des ressources hydriques. Weenat par exemple propose des capteurs et des programmes météo pour optimiser l’irrigation des cultures. Elicit-plant veut répondre au même défi, mais avec des molécules lipidiques d’origine végétale, les phytostérols, qui renforcent la résistance des plantes au stress hydrique.
N’oubliez pas que sur ce site, DIAG26000 vous propose aussi d’autres types de capteurs. Ils ne vous permettront pas de vérifier que vos graines sont correctement arrosées mais par contre vous pourrez très facilement voir si les racines de la démarche RSE sont profondes, ou pas, dans votre organisation. N’hésitez pas, ce diagnostic interactif est en accès libre via ce lien.
