Les causes

changement climatique
ODD
ISO 26000

La moitié des pistes de ski ont fermé en France cet hiver. Cela est dû à la fonte de la neige causée en partie par le réchauffement climatique. En 20 ans l’enneigement cumulé dans les stations de ski est passé de 12 mètres à 7 mètres. Le ski fait parti des activités les plus touchées par le réchauffement climatique. Les températures sont bien trop élevées cette année pour que la neige puisse tenir. Cette diminution, liée au réchauffement atmosphérique, réduit les précipitations tombant sous forme de neige en de la pluie et renforce la fonte du manteau neigeux (ou manteau nival ou couverture neigeuse qui est le dépôt des précipitations neigeuses sur le sol).

« Pendant les vacances, il a fait entre 15 et 20 degrés à 1.000 mètres d’altitude et des températures positives même au-dessus de 3.000 mètres d’altitude sachant que dans les Pyrénées, les stations culminent au maximum à 2.500 mètres. Il a même plu jusqu’au sommet du Pic du Midi », lance Akim Boufaïd, président de la section Pyrénées du syndicat Domaines skiables de France.

D’après certaines recherches, il y aurait une forte baisse de la présence de la neige dans les Alpes depuis ces 30 dernières années (notamment en dessous de 1300 mètres). Les chercheurs estiment que 70% du manteau neigeux des Alpes pourrait disparaître d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effets de serre ne s’atténuent pas. Et diminuerait de 30 % si la hausse des températures mondiales se limitait à 2 °C (le GIEC estime que l’on serait à +4 °C d’ici 2100).

Cette modification des précipitations et l’augmentation des températures seraient donc les causes de la pénurie de neige cet hiver ainsi que les fontes importantes au printemps et en été. Cette forte diminution de neige n’est pas uniforme puisqu’il y a encore certaines zones où il n’y a pas eu d’impact, la neige reste toujours présente.

Que font les stations de ski ?

Cet hiver, la plupart des stations de ski ont, dans un premier temps, décalé leur date d’ouverture. Ensuite, elles n’ont finalement eu d’autres choix que d’installer davantage de canons à neige. Ces canons permettent d’avoir de la neige artificielle et de contrer cette absence. Le fonctionnement du canon à neige est le suivant : projeter de l’eau dans un air à température négative ce qui va la transformer en cristaux. Pour rendre le dispositif plus efficace, l’eau va être éclatée en microgouttelettes et pulvérisée par de l’air sous pression. Plus il fera froid, plus le système sera performant. Une forte quantité d’eau est donc utilisée ce qui explique la multiplication des retenues d’eau dans les stations de ski. Il y a aussi un fort besoin en énergie pour pouvoir transporter l’eau jusqu’au canon et mettre l’air sous pression. Ces canons ont donc besoin d’eau, d’air et d’électricité !

Cependant, les stations ne pourront pas combler tout le manque de neige avec ces canons, il en faudrait une quantité beaucoup trop élevée. Les stations les plus touchées n’ont donc eu d’autres choix que de fermer leurs remontées et proposer d’autres activités hors celles concernant le ski (promenade, patinoire, piscines etc). Par exemple, la station Mont-Dore a dû fermer ses pistes : manteau neigeux n’ayant pas résisté à la neige et la pluie, et les températures atteignant jusqu’à 15 °C. Ils ont donc décidé, le 24 décembre 2022, de remettre en place les activités d’été : la tyrolienne à virages, le tubing (une piste avec un revêtement synthétique qui se descend sur une bouée), les parcours d’accrobranche et la location des trottinettes électriques.

Les conséquences

Ces pratiques ont hélas un impact sur les 3 piliers du développement durable.

Social :

La répercussion du changement climatique a un impact sur les saisonniers venant travailler durant quelques semaines et mois quand la neige est présente. En effet, leur situation devient de plus en plus difficile et complexe. Cette situation d’enneigement entraîne donc une précarité pour les saisonniers…

Economie :

La production de neige artificielle présente de nombreux inconvénients. Dans un premier temps, cela a un impact au niveau économique : produire cette neige « qui résiste mieux à la fonte », demande énormément d’énergie et d’argent. Un mètre cube de neige artificielle revient à 2,5 euros (la station de ski Auron en a produit 800 000 m3 en 2021).

Environnement :

Le besoin important d’eau/ les retenues d’eau sont une menace pour la biodiversité. De plus la production fait perdre entre 30 et 40 % d’eau par évaporation ainsi que des pertes mécaniques. Cet impact n’est donc plus seulement économique mais aussi environnemental : la consommation énergivore d’électricité fait que les stations dépensent entre 700 000 et 1 500 000 Kwh par saison. Nous avons d’autres impacts tout aussi importants qui sont les suivants : nuisances sonores des engins qui perturbent la faune, modification des régimes hydriques, l’installation des machines qui viennent « piétiner » le paysage jusqu’à même parfois venir sacrifier des forêts, risque de glissement de terrain et d’érosion à cause de la forte densité de la neige artificielle (5 fois supérieure à de la vraie neige) etc..

Lorsque les températures sont suffisamment basses, il est possible de fabriquer de la neige à partir de l’eau et de l’électricité. Mais pour le faire avec des températures plus élevées, comme cela commence à être le cas dans de nombreuses stations, il faut rajouter des additifs dans l’eau. Ces additifs contiennent des particules favorisant la nucléation (formation de germes). Un des plus connus est le Snomax. L’usage de ces produits restent controversé car leur fabrication s’appuie sur des bactéries, ensuite lyophilisées, mais qui représentent un risque supplémentaire pour l’environnement (voir article actu-environnement).

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