Le comité Nobel s’intéresse de plus en plus à la RSE avec une attention particulière portée sur le climat cette année. Ceci peut sembler surprenant quand on se rappelle que Monsieur Nobel est tout de même devenu riche et célèbre en inventant la dynamite : pas vraiment le meilleur outil pour protéger la biodiversité. Depuis les éléments de sa société ont été intégrés dans AkzoNobel qui présente sur son site web des éléments assez classiques en faveur du développement durable.

Le climat et la complexité

C’est bien entendu les 3 chercheurs récompensés par le prix Nobel de physique qui sont le plus proches des sujets climatiques : l’Américano-Japonais Syukuro Manabe, l’Allemand Klaus Hasselmann et l’Italien Giorgio Parisi.

Monsieur Manabe pourrait être le grand père de Greta Thunberg car il est récompensé pour ses travaux sur les corrélations entre la hausse des températures terrestres et le niveau de CO2 réalisés dans les années 60 ! On peut se demander pourquoi le comité Nobel a attendu 60 ans avant de saluer ses travaux. Les faire connaître plus tôt aurait sans doute facilité les débats dans les COP successives et accéléré les changements de posture de nos dirigeants.

Hasselman a obtenu le prix pour la fiabilité de ses modèles climatiques, même confrontés à de grandes variations météorologiques. L’on sait que la baisse du nombre de vols aériens a rendu les prévisions météorologiques moins fiables (car les avions, bardés de capteurs, assurent une grande partie de l’alimentation des systèmes météo en données) mais les oscillations climatiques semblent avoir rendu obsolètes bien des modèles.

Ma préférence va à l’italien Parisi, qui a travaillé sur le désordre et les fluctuations des systèmes complexes à différents niveaux d’échelle. D’abord parce que ses travaux introduisent un peu de poésie, par exemple quand il évoque la façon dont les vols d’étourneaux peuvent donner lieu à d’étranges dessins dans le ciel. Mais aussi parce que j’aimerais bien avoir son avis sur ce constat que je partage souvent avec mes amis : depuis quelques décennies deux systèmes complexes se sont mis à osciller de façon comparable : le climat et la bourse. Dans les années 80 on ne prenait pas 10 degrés d’un jour à l’autre et tout le monde s’affolait quand une action variait de plus d’1% dans la journée.

Crédits DR

La RSE partout !

Comme ce blog est dédié à la RSE, signalons que le Nobel de l’économie se rapproche aussi de ce concept. David Card, Joshua Angrist et Guido Imbens ont été récompensés pour leurs travaux sur la façon dont les politiques publiques peuvent agir sur l’emploi et l’éducation : deux notions à ne pas négliger dans les démarches RSE.

Benjamin List et David MacMillan ont obtenu le prix Nobel de Chimie pour leurs travaux sur les catalyseurs et en particulier l’organocatalyse asymétrique. Qui dit catalyse dit aussi souvent moins de matières utilisées pour obtenir la réaction et le produit final. Des recherches compatibles donc avec le développement durable et l’optimisation de notre consommation de ressources.

Pour le prix Nobel de médecine plus difficile d’établir une relation. Les travaux de David Julius sur la façon dont notre corps nous permet de percevoir la chaleur nous aideraient-ils à devenir plus sensibles à l’élévation de température et au changement climatique 

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