Aménager en ménageant
Ce vendredi 14 mars a eu lieu l’université de la Terre organisée à l’UNESCO à Paris. Nous avons pu assister à la conférence (a)Ménageons nos territoires animée par Sébastien Maire, délégué général de France Villes et Territoires Durables. Les intervenants ont partagé leurs conseils pour aménager les territoires.
Pendant cette conférence, nous avons pu écouter monsieur Philippe Madec, co-créateur chez Manifeste pour une Frugalité heureuse et Créative. Philippe nous parle de la densité de la population qui croît, ce qui amène à parler des communes denses. En effet 48% de la population mondiale vie en zone urbaine et 37% habite dans des communes peu denses. Il faut aménager en ménageant les territoires, en tenant compte de l’existant.

La cohérence territoriale
Stella Gass, directrice de la Fédération nationale des SCoT (Le Schéma de Cohérence Territoriale), défini l’outil SCoT comme un outil qui permet de fixer la stratégie de territoire en fonction de 3 axes :
– Économie
– Biodiversité
– Habitat et équipement

Elle propose de revoir les modèles d’aménagements avec une révolution des territoires vieillissants. Dans ces nouveaux modèles, ce sont les besoins des habitants qui sont essentiels et qu’il faut prendre davantage en considération. Elle annonce s’intéresser à la densité de demain et comment intégrer de nouveaux bâtiments sur le territoire en s’adaptant aux changements climatiques.

Risques climatiques
Laurent Germain, directeur général d’Égis, déclare l’année 2024 la plus chaude dans la décennie la plus chaude, ce qui a causé des dégâts massifs. Ce changement climatique important annonce une probabilité faible de revenir à 1,5 degré d’augmentation. Une verticalisation des villes est notable notamment grâce à la proximité des services. Il souhaite s’inscrire dans une vision futuriste et favoriser l’éco-conception en construisant des bâtiments moins consommateurs d’énergie. Il précise qu’au Nigeria, à Lagos, une des villes les plus peuplée, 30% des bâtiments sont en danger à cause du réchauffement climatique.

Le maire de Laval, Florian Bercault, annonce que de nombreuses zones à risques orageux se développent dans sa commune dû aux changements climatiques. Les dégâts de ses changements climatiques mettent en péril la sécurité des habitants de cette commune.

voir un extrait vidéo sur le site Ouest France

Les oecologues
Olivia Conil Lacoste, directrice RSE Bouygues Immobilier et présidente du CIBI (Conseil International Biodiversité et Immobilier), elle insiste pour que des oecologues urbains (spécialiste de l’écologie) soient intégrés dans les équipes
Le CIBI a pour mission de contribuer à construire durablement une synergie entre les acteurs de l’immobilier, de la conception et de la gestion des espaces urbains, des services environnementaux pour une ville vivante et adaptable, vivable, en valorisant la biodiversité et en encourageant le développement d’espaces de nature.
3 réflexes sont à adopter :
– Inclure les oecologues urbains dans les équipes
– Travailler la surface perméable
– Créer des jardins afin de rafraîchir et d’accueillir la biodiversité
L’avantage de replacer des jardins dans les villes va permettre une renaturalisation de celles-ci.

Jean Laurent CASSELY, auteur et conférencier, rappelle que pendant la pandémie de Covid19, des centaines de milliers de personnes se sont déplacées pour trouver des lieux où il était plus facile de vivre, beaucoup d’entre eux ont quitté la région parisienne. Aujourd’hui, ce sont les villes à taille humaines qui attirent la plupart des gens.

Sébastien MAIRE a animé aussi la conférence de l »après-midi, « Villes en transitions : des solutions pour un futur vivable ». Lors de cette conférence nous avons pu rencontrer plusieurs acteurs concernés par les transitions des villes tels que :
- Emmanuel DESMAIZIÈRES, directeur général de Bouygues Immobilier
- Grégory DOUCET, maire de Lyon
- Pascal EVEILLARD, directeur développement durable et construction
- Emma HAZIZA, présidente fondatrice Mayane Éducation France et hydrologue
- Anna KONIG JERLMYR, maire de Stockholm de 2018 à 2022
- Thomas SALVANT, directeur exécutif Énergie & Villes durables, Egis
Tous sont d’accord pour dire qu’aujourd’hui, plus d’une personne sur deux dans le monde réside en milieu urbain, et cette tendance ne fera que s’accentuer dans les décennies à venir. Selon les projections des Nations Unies, d’ici 2050, près de 70 % de la population mondiale vivra en ville. Ce phénomène d’urbanisation croissante pose de nombreux défis, notamment face aux crises écologiques, aux bouleversements climatiques et aux inégalités sociales qui ne cessent de s’intensifier.

Il devient donc urgent de repenser en profondeur nos espaces urbains, en interrogeant non seulement la manière dont ils sont conçus et organisés, mais aussi nos modes de vie au sein de ces environnements densifiés.
Habiter la ville de demain ne pourra se faire sans une transformation radicale de nos pratiques : il s’agira de reconsidérer nos manières d’y vivre, de nous déplacer, de consommer, de produire et d’interagir avec notre environnement.
L’enjeu est de taille : il ne s’agit plus seulement d’adapter les villes aux exigences du présent, mais bien d’anticiper l’avenir pour bâtir des espaces résilients, capables de s’ajuster aux mutations sociétales et aux impératifs environnementaux.
Il est possible de concevoir des villes à la fois dynamiques et agréables à vivre, où le bien-être des habitants et le respect du vivant sont au cœur des préoccupations.


Pour réussir cette transition, il est essentiel que tous les acteurs – entreprises,
collectivités locales, urbanistes et citoyens – collaborent activement afin d’imaginer des solutions innovantes. Construire la ville de demain suppose une approche collective et engagée, où chaque décision est pensée pour s’inscrire dans la durée et en harmonie avec l’environnement.

