La COP29 c’est quoi ?
La COP 29, est la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques organisée à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est déroulée du 11 au 22 novembre 2024. Officiellement, « COP 29 » signifie la 29ème session de la Conférence des Parties (COP) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), un traité international historique adopté en 1992, et parent de l’Accord de Paris de 2015.
Pour faire simple, la COP est la conférence lors de laquelle le monde se réunit pour convenir des mesures à prendre pour faire face à la crise climatique. Comme :
- Limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius
- Aider les communautés vulnérables à s’adapter aux effets des changements climatiques
- Parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050.
La COP 29 a pour priorité principales :
- La définition d’un nouvel objectif pour le financement de l’action climatique
- La garantie que chaque pays dispose des moyens nécessaires pour prendre des actions climatiques plus fortes
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement de communautés résilientes.
Au total, ce sont plus de 65 000 délégués et de 200 pays qui se sont rendus à la COP29. Environ 1 800 lobbyistes des énergies fossiles ont été présents. Un chiffre impressionnant, même si c’est plus de 15 000 de moins comparé à la COP28 à Dubaï.
![Ouverture de la COP29](https://diag26000.online/wp-content/uploads/2024/12/cop29_Baku-1024x683.jpg)
Les objectifs :
Cette conférence a pour mission de trouver un accord pour remplacer le chiffre actuel de 100 milliards de dollars, fixé à Copenhague en 2009, promis par les pays riches pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Il devait être atteint en 2020 mais l’a finalement été avec deux ans de retard. Les discussions lors des réunions préliminaires à la COP29 ont été très tendues.
La COP29 est parvenue à un accord décisif, jugé décevant par certains pays insulaires, qui permettra de :
- Tripler le financement public aux pays en développement à 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035.
- S’assurer que tous les acteurs publics et privés travaillent ensemble pour atteindre un montant de 1 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035.
Connu officiellement sous le nom de « nouvel objectif chiffré collectif pour le financement de l’action climatique » (NCQG), il a été adopté, in extremis, après deux semaines de négociations intenses. Le processus exige que toutes les nations se mettent d’accord à l’unanimité sur chaque terme de l’accord et plusieurs pays en développement ont jugé les montant insuffisants.
“Ce nouvel objectif en matière de financement est une assurance pour l’humanité, dans un contexte d’aggravation des effets climatiques qui frappent tous les pays”, a déclaré Simon Stiell, Secrétaire exécutif d’ONU Climat.
Ce chiffre de 1 300 milliards peut paraitre important mais dans le même temps, l’Agence internationale de l’énergie prévoit que les investissements mondiaux dans le domaine de l’énergie dépasseront les 2 000 milliards de dollars pour la première fois en 2024.
Les résultats de la COP29 :
L’accord de financement conclu lors de la COP 29 intervient au moment où, des plans d’action climatique nationaux plus ambitieux doivent être remis par tous les pays l’année prochaine. Ces nouveaux plans doivent couvrir tous les gaz à effet de serre et tous les secteurs, afin de maintenir la limite d’un réchauffement de 1,5°C à portée de main. Durant la COP29, deux pays du G20 – le Royaume-Uni et le Brésil – ont clairement indiqué qu’ils prévoyaient d’intensifier l’action climatique dans leurs CDN 3.0 (les Contributions Déterminées au niveau National), parce que c’est entièrement dans l’intérêt de leurs économies et de leurs populations.
Le marché du carbone
Dès le premier jour de la COP 29, les pays se sont mis d’accord sur des normes pour un marché du carbone centralisé sous l’égide des Nations Unies. Les pays les moins avancés recevront le soutien en matière de renforcement des capacités dont ils ont besoin pour s’implanter sur le marché. Un projet ne peut aller de l’avant sans l’accord explicite et éclairé des peuples autochtones c’est pourquoi le mécanisme, connu sous le nom de Mécanisme d’attribution de crédits de l’Accord de Paris, est étayé par des vérifications obligatoires des projets sur la base de protections solides en matière d’environnement et de droits humains, y compris de sauvegardes qui garantissent l’accord des parties. Il permet également à toute personne affectée par un projet de faire appel d’une décision ou de déposer une plainte.
Le travail sur les marchés du carbone ne s’arrête pas à Bakou. L’organe de supervision chargé de mettre en place le nouveau mécanisme de crédits carbone s’est vu remettre par les Parties une longue liste de tâches à accomplir pour 2025 et devra continuer à leur rendre des comptes.
![Sujet du crédit carbone à la COP29](https://diag26000.online/wp-content/uploads/2024/12/mine-charbon-edited.png)
La transparence
La transparence en matière de reddition de comptes sur le climat a fait des progrès significatifs à Bakou, permettant de renforcer les politiques climatiques grâce à une base factuelle plus solide. Ces avancées aident également à mieux cerner les besoins de financement et à identifier les opportunités.
À ce jour, 13 parties ont soumis leurs premiers Rapports Biennaux de Transparence (BTR), que toutes les Parties doivent remettre d’ici la fin de l’année. L’Andorre, l’Azerbaïdjan, l’Union européenne, l’Allemagne, le Guyana, le Japon, le Kazakhstan, les Maldives, les Pays-Bas, le Panama, Singapour, l’Espagne et la Turquie ont pris l’initiative en matière de transparence climatique, offrant ainsi un exemple à suivre. La liste des BTR reçus est mise à jour régulièrement mais semble difficile à trouver. Récemment le gouvernement a lancé une consultation au niveau national sur les changements climatiques pour savoir comment la France peut-elle s’adapter à une augmentation de +4 degrés. Un lien pour participer au projet a été ouvert https://www.drieat.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/lancement-de-la-consultation-pour-le-3e-plan-a13086.html
L’aide aux pays les moins avancés
La COP 29 a été un moment clé pour l’adaptation, avec plusieurs résultats importants obtenus. La décision concernant les pays les moins avancés (PMA) inclut la création d’un programme de soutien à la mise en œuvre des Plans Nationaux d’Adaptation (PNA) pour ces pays. Les Parties ont longuement discuté de la deuxième évaluation quinquennale des progrès réalisés dans l’élaboration et la mise en œuvre des PNA, une évaluation qui se poursuivra en juin 2025. La COP 29 a également franchi une étape cruciale en renforçant la représentation des peuples autochtones et des communautés locales dans l’action climatique, en adoptant le Plan de travail de Bakou et en renouvelant le mandat du Groupe de facilitation.
Les genres
Les pays ont adopté une décision sur les questions de genre et les changements climatiques, prolongeant de dix ans le programme de travail renforcé de Lima relatif au genre, et réaffirmant l’importance de l’égalité des sexes et de la réalisation de progrès dans l’intégration des questions de genre dans l’ensemble de la Convention.
Les femmes, en particulier dans les pays en développement, sont souvent les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, tout en étant sous-représentées dans les processus décisionnels liés au climat. Les discussions ont permis de mettre en lumière l’importance d’inclure les femmes et les groupes marginalisés dans les stratégies d’adaptation et d’atténuation. Cela permet non seulement de répondre aux besoins spécifiques de ces communautés, mais aussi de tirer parti de leur expertise et de leur résilience face aux défis climatiques. Ainsi, la COP 29 a renforcé l’engagement à promouvoir l’égalité de genre dans l’action climatique, en soulignant la nécessité d’une approche inclusive pour une transition climatique juste et équitable.
Les jeunes
La COP 29 a marqué une étape clé avec la création, pour la première fois, d’espaces dédiés à la participation active des enfants au sein du Forum dirigé par les jeunes sur le climat. Quatre enfants, dont le plus jeune n’avait que 10 ans, ont endossé les rôles de modérateurs et d’orateurs, interagissant directement avec les Parties et les organisations ayant le statut d’observateur. Leur implication a souligné l’importance de l’inclusion et de la collaboration entre générations pour promouvoir l’action climatique.
![Participation des enfants à la COP29](https://diag26000.online/wp-content/uploads/2024/12/debat-enfants-edited.png)
Parallèlement aux négociations officielles, l’espace d’action mondial pour le climat de la COP 29 a offert aux gouvernements, aux entreprises et à la société civile, une plateforme pour collaborer et présenter leurs solutions concrètes en matière de climat.
Cap sur la COP30 :
La prochaine conférence, la COP30, aura lieu à Belém, dans le nord du Brésil, capitale de l’État du Pará au sein de l’Amazonie, en 2025. Elle sera la 30e conférence des parties et réunira les pays signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ils ont convenu d’élaborer un nouveau plan d’action en faveur de l’égalité des sexes, pour adoption, qui fixera les orientations pour une mise en œuvre concrète.