Le 8 mars aura lieu la Journée internationale des droits des femmes. Cette journée a vu le jour grâce aux manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est en 1975, lors de l’Année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars.

En France, nous faisons partie du top 100 des pays les plus performants en matière d’égalité hommes-femmes dans les grandes entreprises en 2022, selon une étude internationale. Mais nous avons encore « du chemin à faire ». Il existe des quotas obligatoires pour la représentation des femmes au sein du conseil d’administration (40%, depuis la loi Copé-Zimmermann de 2011) et du comité exécutif (30% à partir du 1er mars 2026, 40% à partir du 1er mars 2029 via la loi Rixain adoptée fin 2021).

Pour célébrer et mettre en avant cette journée nous avons décidé d’analyser les +18 000 réponses enregistrées par diag26000 en fonction du sexe. Parmi tous les diagnostics effectués, 49,4% ayant participé sont des femmes et 50,6% des hommes. Il y a donc quasiment autant de femmes que d’hommes ayant effectué le diagnostic. Mais des différences existent sur certains chiffres et nous vous proposons d’explorer les plus significatives.

Les femmes ont moins de pouvoir que les hommes.

En croisant les données sur le sexe en fonction du niveau hiérarchique nous pouvons constater que les postes de dirigeants sont bien plus souvent occupés par des hommes (64% d’hommes contre 36% de femmes). Cela met en évidence une inégalité correspondant à de nombreux stéréotypes de genre, sexisme etc.

D’après DIAG26000, les femmes ont moins de postes à responsabilité que les hommes. Les données de l’INSEE confirment ce déséquilibre. Avec 20,8% de femmes dirigeantes, ce pourcentage est encore plus faible que celui tiré du questionnaire diag26000, qui est de 36%.

Ce tableau de l’INSEE rappelle aussi le fossé existant sur les niveaux de salaire : les inégalités salariales viennent davantage dégrader l’image de la femme et le rapport qu’elle a avec le monde du travail. Diag2000 ne mesure pas ces inégalités mais elles sont à prendre en compte. En France, les hommes sont rémunérés en moyenne 28,5 % de plus que les femmes.

La réduction de ces inégalités est un des éléments importants de la composante RH de la politique RSE. Il est existe depuis 2019 un index de l’égalité professionnel. Il concernait les entreprises de 250 salariés. Mais depuis 2020, chaque entreprise d’au moins 50 salariés doit calculer et publier avant le 1er mars un indice d’égalité femmes-hommes, entre autre basé sur l’écart de rémunération.

D’autres statistiques de L’INSEE nous montrent aussi que les femmes occupent majoritairement des métiers plus précaires et peu valorisés que les hommes. En effet, les emplois à responsabilités sont jugés comme non accessibles aux femmes. Par exemple, elles sont sous-représentées parmi les métiers d’ingénieur-e-s et de cadre de l’industrie (25%), dans la construction et les travaux publics (19%) mais aussi dans l’armée, la police, les pompiers (14%).

Les données DIAG26000 vont dans le même sens lorsque l’on croise le sexe avec le type d’entité. On constate que les femmes sont plus présentes en associations/ONG (54%) alors que les hommes sont plus présents en entreprise (51%)

L’interview de l’entrepreneuse Eva Sadoun résume bien ces inégalités :

« Aujourd’hui, le capital financier économique est détenu principalement par des hommes avec un certain parcours, qui ont fait certaines études et qui viennent d’un certain milieu social. […] Le milieu financier et le milieu économique perpétuent les inégalités. Ce sont des lieux de pouvoirs fondamentaux, et si les femmes ne sont pas dans ces lieux, on décidera toujours à leur place. » – Lire l’interview complète d’Eva Sadoun, co-présidente du Mouvement Impact France.

Les femmes plus prudentes/ exigeantes.

Nous venons de voir que, sans surprise compte tenu du nombre important de réponses, les déséquilibres femmes/hommes dans les réponses au diagnostic vont dans le même sens que ceux détectés par l’INSEE. Mais qu’en est-il des opinions fournies lors des réponses au questionnaire ?

Les différences sont beaucoup moins fréquentes lorsque l’on se penche sur les réponses aux questions permettant d’évaluer l’entité. Ainsi, ce graphique qui présente la moyenne sur les 7 questions centrales de l’iso26000, montre des lignes quasiment confondues entre les femmes et les hommes.

Cependant des écarts restent visibles sur certaines questions. Les femmes étant globalement plus prudentes, les pourcentages de réponses positives sont parfois moins élevés les concernant. Voici les questions avec les différences les plus significatives.

En ce qui concerne le déploiement de la stratégie de l’entité ce sont les hommes qui restent un peu plus concernés que les femmes. Ceci peut en partie s’expliquer par le fait, détaillé plus haut, que les femmes ont moins souvent des postes de dirigeants, donc moins bien informées sur la stratégie.

En ce qui concerne la prévention des complicités, elle repose bien souvent sur les lanceurs d’alerte. C’est lorsqu’un salarié doit alerter son employeur d’un risque grave que l’entreprise fait courir à la santé publique ou à l’environnement. Les Nations unies ont récemment identifié le fait de nommer des femmes à des postes clés comme un élément de réduction de corruption et d’inégalités. Par exemple, l’ONU s’est rendu compte que plus la proportion de femmes élues dans les gouvernements est élevée, plus la corruption est faible. Il en va de même pour les entreprises. Quelques noms de femmes ayant été reconnues en tant que lanceuse d’alerte : Chelsea Manning, Stéphanie Gibaud, Yasmine Motarjemi …  

Nos données concernant la prévention des complicités montre que les hommes restent plus positifs :

Les hommes sont plus positifs sur la contribution du développement économique des territoires comparé aux femmes. C’est assez contradictoire avec une des données analysée au-dessus nous montrant qu’il y a plus de femmes en collectivités territoriales que d’hommes ( 53% contre 47%). Il y a donc ici 58% d’avis positifs chez les hommes contre 54% chez les femmes :

Enfin, les données extraites du diagnostic nous montrent que les hommes ont une meilleure opinion que les femmes sur la prévention de la santé des habitants. Sans être une différence énorme, cet écart de 5% est le plus important sur l’ensemble des questions de la grille DIAG26000. Au delà du cliché de l’ « instinct maternel », il est bien connu que les métiers du « care » sont plus souvent occupés par des femmes que par des hommes. Est-ce la raison d’une plus grande exigence, d’un niveau d’attente plus élevé, sur ce que leur organisation fait pour protéger la santé des habitants ?

Ces quelques chiffres concernaient l’analyse de l’ensemble des +18.000 réponses. Mais cela est sans doute différent dans votre entité. N’hésitez pas le vérifier en réalisant votre autodiagnostic ou en donnant la parole à l’ensemble de vos collaborateurs comme le proposent les partenaires de notre réseau.

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