Alors que l’industrie textile se classe au rang de deuxième industrie la plus polluante au monde, il serait temps d’enfin modifier nos manières de consommer. L’idée serait de réduire nos habitudes actuelles en nous redirigeant vers une consommation plus éthique que jamais, autrement dit, la seconde main.
En octobre 2022, nous avions publié un article au sujet des multiples alternatives d’achats éco-responsables que l’on retrouve sur le marché. Désormais, nous souhaiterions souligner à quel point les produits de seconde main se doivent d’être pris au sérieux.
En effet, il nous semble important de rappeler que, bien qu’ils aient un objectif commun, l’upcycling, le recyclage de produits et la fabrication de vêtements durables sont bien différents de la seconde main.
Malgré le fait qu’il s’agisse de véritables concurrents écologiques face aux dérives de la fast fashion, la seconde main se maintient en tant que dispositif peu couteux et surtout en tant que mode de vie facile et rapide à mettre en place.
Quels produits sont concernés ?
Comme son nom l’indique, ce mode de consommation consiste à ne payer que des articles préalablement utilisés ou achetés antérieurement par un tiers.
Parmi les produits utilisés une première fois avant d’être remis à la vente, nous avons évidemment le domaine de l’habillement, du numérique (comme par exemple les ordinateurs) ou bien encore la joaillerie.
Cependant, la seconde main désigne également certains produits n’ayant jamais été utilisés, voire même jamais ouverts. Dans ce cas précis, il peut s’agir de cadeaux, notamment lors des fêtes de noël, d’articles reçus en double et ainsi revendus neufs mais aussi de produits de beauté qui ne convenaient pas à leur acheteur initial.
Vous l’aurez compris, ils peuvent être utilisés partout et par tout le monde peu importe le secteur d’activité. En d’autres termes, quel est l’intérêt d’aller acheter une calculatrice dans un supermarché si l’on retrouve la même à moindre cout sur internet ou en friperie ?
Bien que cela semble difficile à croire, on trouve de tout en seconde main, que ce soient des meubles, de la décoration, des cadeaux pour nos proches, des produits de beauté ou encore des fournitures scolaires.
Par ailleurs, n’oublions pas non plus que vous pouvez toujours demander des factures lors de vos achats (excepté en brocante).
L’intérêt est donc de s’interroger sur les raisons de surproduire autant alors que des articles similaires ont déjà été produits auparavant. En d’autres termes, pourquoi ne pourrions nous pas simplement réutiliser des produits ayant appartenus à d’autres personnes dès lors qu’ils fonctionnent ?
Pour rappel, selon l’OXFAM et l’ADEME, environ 100 milliards de vêtements neufs sont consommés chaque année dans le monde. A l’échelle planétaire, cela représente près de 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an.
Quelles normes ?
Afin de ne pas perdre de vue les enjeux climatiques actuels, plusieurs directives ont été émises récemment à destination des organisations.
Premièrement, le règlement SFDR a vu le jour courant 2021 dans l’optique de lutter contre le greenwashing, encore bien trop présent.
En effet, encore trop de multinationales manquent volontairement de transparence afin de vendre des produits susceptibles d’être nocifs envers l’environnement.
Grace à ce règlement, les entreprises devront donner toutes les informations concernant la durabilité du produit qu’elles vendent.
Ensuite, depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle directive centrée sur la cause planétaire et relative à la CSRD est entrée en vigueur. Celle-ci, nommée ESRS1 E1, consiste à forcer les entreprises à fournir des informations en temps réel sur l’impact climatique de leurs activités.
Ainsi, il reste à espérer que le taux de consommation de produits neufs diminue progressivement dans le monde suite à l’installation de ces deux mesures complémentaires.
Néanmoins, à notre échelle nous pouvons tout aussi bien faire avancer les choses.
En d’autres termes, si l’on arrêtait d’acheter des produits auprès des principaux fournisseurs de fast fashion, il n’y aurait plus besoin d’appliquer des lois comme celles-ci.
Comment bien s’informer ?
Si le sujet vous plait et que vous souhaitez aller plus loin dans votre démarche écologique, je vous suggère le compte @CollectifDémarqué sur Instagram, affilié à l’ONG Climates.
Dans le même registre, n’hésitez pas à faire un tour sur le site du premier média de la seconde main, CM-CM, fondé par Maurane Nait Mazi.
Comment faire pour s’y retrouver ?
Maintenant que vous vous êtes familiarisé à la seconde main, il me parait important de vous donner quelques pistes à suivre.
Tout d’abord, sachez que vous pouvez trouver absolument tout ce dont vous avez besoin, que ce soit en friperie, ou en ressourcerie et il en va de même pour les sites en ligne. Cependant, la clé est d’apprendre à savoir ou chercher et comment.
Pour se faire, gardez toujours en tête qu’une recyclerie concerne tous les types d’objets tandis qu’une friperie à proprement parlé désigne majoritairement des vêtements ou de potentiels accessoires.
En revanche, pour ce qui est du i-tech, il faudra vous rendre dans certains magasins que vous connaissez surement déjà tels que la Fnac, Darty, ou bien encore Boulanger au rayon reconditionné. Le site BackMarket et la chaine d’occasion CashExpress sont également de très bonnes alternatives.
Une fois vos vêtements récupérés, n’hésitez pas à les nettoyer à la machine ou à la main comme vous l’auriez fait pour un produit classique au sein d’un magasin traditionnel.
Dans l’éventualité où vous seriez réticent à l’idée d’offrir à vos enfants des jouets utilisés, ou de distribuer auprès de vos salariés des costumes déjà portés, n’oubliez pas que le simple fait de vous rendre au restaurant consiste à toucher des couverts ayant déjà servi précédemment.
Vers quelles enseignes se tourner ?
Kiloshop, Emmaus, Guerrisol, Frishop, Freepstar, RG habillement, Vestiaire collective, Collection 40, Ebay, Omaj, Vinted, LeBonCoin, Voggt ou toutes les ressourceries indépendantes que vous retrouverez dans les grandes villes sont des locaux et plateformes à tester au plus vite que ce soit pour vous, vos proches, ou votre entreprise.
Par ailleurs, étant donné que la mode est cyclique, soyez sûr de trouver des articles toujours similaires à ce que vendent les grandes marques de fast fashion.
En résumé, il parait clair que la seconde main prend de plus en plus d’ampleur au fil des années et qu’il est nécessaire de franchir le pas si ce n’est pas encore le cas.
Quelques précisions
Toutefois, je tiens à préciser que la seconde main ou tout autre mode de consommation durable ne doit pas contribuer à l’alimentation de la surconsommation actuelle.
De plus, afin de contrer de potentielles idées préconçues, soyez certain que la seconde main est ouverte à tous, peu importe notre niveau de revenu ou notre localisation.
En effet, en raison de la quantité de vêtements prêts à l’emploi, il n’y a pas de quoi s’inquiéter quant à l’approvisionnement des friperies.
En d’autres termes, soyez sûr que les produits de seconde main sont pour tout le monde et que vous ne volerez personne en y allant. Il y a d’ailleurs tant de meubles abandonnés chaque semaine, que nous ne serons jamais assez nombreux pour tous les adopter.
Ainsi, les magasins de mode durable s’adressent autant aux personnes qui gagnent bien leurs vies qu’aux plus démunis.