La transition écologique de l’Union Européenne repose sur un pilier central : La taxonomie verte.

Ce système de classification vise à distinguer de manière claire et transparente les activités économiques durables des autres. Mais en quoi consiste-t-elle exactement, et pourquoi est-elle incontournable et un levier pour les entreprises ?

Une boussole pour orienter les flux financiers

Adoptée dans le cadre du Green Deal européen, la taxonomie verte définit si une activité économique contribue substantiellement à des objectifs environnementaux tels que :

  • l’atténuation du changement climatique, 
  • l’adaptation au changement climatique, 
  • l’utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et maritimes, 
  • la transition vers une économie circulaire, 
  • la prévention et le contrôle de la pollution, 
  • la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes. 

En établissant un langage commun, elle permet de réorienter les investissements vers des activités réellement alignées avec les ambitions climatiques de l’Europe, tout en réduisant les risques de Greenwashing.

La taxonomie distingue deux grandes catégories d’activités jouant un rôle clé dans la transition écologique des modèles économiques, tant pour les entreprises financières que non financières : les activités éligibles et les activités habilitantes.

Activité éligible :

Les activités éligibles sont celles qui peuvent être considérées comme contribuant substantiellement à l’un des six objectifs environnementaux définis par la taxonomie verte. De plus, les deux objectifs climatiques se déclinent en plusieurs catégories:

  • Pour l’atténuation du changement climatique : activités bas carbone, activités en transition et activités habilitantes.
  • Pour l’adaptation au changement climatique : activités adaptées et activités habilitantes.

Cette classification permet d’inclure des activités non-intrinsèquement « durables ». Par exemple, des secteurs comme les infrastructures de santé ou les équipements PVC dans le bâtiment jouent un rôle clé pour renforcer la résilience face aux risques climatiques

Activité Habilitante :

Pour être considérée comme alignée, une activité habilitante doit répondre à trois conditions cumulatives :

  1. Être une activité éligible,
  2. Ne causer aucun préjudice significatif à l’un des autres objectifs environnementaux,
  3. Respecter les garanties sociales minimales.

Les activités habilitantes sont directement liées aux six objectifs environnementaux et répondent à des exigences élevées en matière de transparence, évitant ainsi le greenwashing tout en garantissant le respect des normes sociales minimales (directive CSRD/DDD). Elles suscitent un fort intérêt de la part des acteurs financiers, qui privilégient les entreprises engagées dans une transition réelle, même si leur cœur d’activité n’est pas strictement environnemental. Par exemple, ces activités peuvent inclure des technologies et des solutions contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Ces distinctions sont essentielles pour aider les entreprises, qu’elles soient financières ou non, à structurer leur stratégie de durabilité et à aligner leurs activités avec les critères définis par la taxonomie, garantissant ainsi des engagements crédibles et évitant le greenwashing.

Qui est concerné ?

Depuis 2025, la directive CSRD impose aux entreprises européennes de plus de 250 salariés, avec un CA supérieur à 40 millions d’euros ou un résultat supérieur à 20 millions d’euros, de publier des informations extra-financières.

Les PME côtées entreront dans le périmètre dès 2026. Concrètement, ces entreprises doivent indiquer la proportion de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses d’investissement (CapEx) et de fonctionnement (OpEx) alignées avec les critères de la taxonomie.

Quels bénéfices pour les entreprises et les investisseurs ?

En renforçant la transparence des entreprises, la taxonomie verte constitue un atout stratégique. Elle leur permet de démontrer leur contribution à la transition écologique, de renforcer leur attractivité auprès des investisseurs, et de mieux gérer leurs risques financiers liés au climat.

Du côté des investisseurs (sociétés de gestion, assureurs, fonds de pension, etc.), la taxonomie verte sert de boussole pour identifier les opportunités d’investissement réellement durables et éviter les projets non alignés. De plus, certains fonds s’emparent de la taxonomie pour assurer le bien fondé des entreprises présentes au sein de leurs portefeuilles. Cela devient une garantie comme peut l’être l’ISR ou les labels (Ex : Greenfin, ISR,…). Par ailleurs, les Green Bonds (obligations vertes européennes) jouent un rôle clé en permettant aux entreprises de lever des fonds pour financer des projets spécifiques alignés sur les objectifs climatiques définis par la taxonomie verte.

Un outil en constante évolution

Sous réserve de vote de la directive Omnibus du 26 février 2025 et de transposition par la France, voici les évolutions possibles pour la taxonomie verte :

  • Elle serait alignée sur la CSRD et applicable seulement aux entreprises et groupes de plus de 1000 salariés et 50M€ de CA ou un total de bilan supérieur à 25 millions d’euros.
  • La taxonomie pourrait être facultative pour les groupes et entreprises de moins de 450 millions d’euros de CA.
  • La notion d’alignement partiel pourrait être retenue.
  • Les actes délégués de la taxonomie pourraient être simplifiés.
  • Les activités représentant moins de 10% du chiffre d’affaires peuvent être exemptées du calcul des indicateurs de la taxonomie.

Le cadre de la taxonomie est appelé à s’enrichir dans les années à venir. Par exemple, les récents actes délégués introduisent des critères pour des secteurs clés comme l’agriculture et les nouvelles énergies.

Chez AdveniRSE, nous accompagnons les entreprises dans leur stratégie RSE en lien avec la taxonomie verte et la finance durable. Nous proposons des services adaptés, comme l’analyse de l’alignement avec la taxonomie, et le pré-audit des rapports extra-financiers en conformité avec la CSRD. Notre expertise vous aide à maximiser l’impact de vos projets tout en renforçant votre crédibilité auprès de vos parties prenantes.