La réponse à cette question est positive car le développement de la responsabilité sociétale  (RSE / RSO)  doit contribuer à ce que les entreprises mettent en oeuvre 2 éléments: une bonne gestion des risques et l’amélioration continue.

La pérennité de l’entreprise est un sujet abordé dans la gouvernance. En dehors des considérations terminologiques concernant ce qu’est la  « pérennité d’une organisation », restons- en sur le bon sens pratique; la première étape en gouvernance est bien de définir les notions de  risques et « d’appétence » aux risques de l’organisation. Toute forme de décision collective ou individuelle contient une « dimension de risque ».

Assurer une gestion des risques

Dans  nos Sociétés basées sur l’économie et la finance,  « assurer sa responsabilité économique consiste à pérenniser ses activités. » et en « mesurer sa rentabilité, est l’une des principales attentes que la société a d’une entreprise responsable » . C’est ce que proposait Carroll en 1991.

Or en 2016, la viabilité économique à moyen long-terme ne peut se faire qu’avec une analyse des risques, auxquels l’entreprise pourrait être confrontée. Ces risques sont liés aux actifs financiers mais sont de plus en plus d’ordre non-financier; en liaison avec les données de l’environnement naturel, humain, du bien-être et de la santé sécurité au travail, de la réglementaire ou des technologies…Etc.

La prévention des risques aboutit à établir une grille de risques par thématiques, politique, juridique, social, environnemental, qualité…Etc. Puis dans un bon processus de prévention des risques, avec une collaboration interne inter-départements, l’entreprise construit une gestion de veilles ciblées et adaptées à ces activités et à sa structure.

Le rôle de l’équipe ou / et du risk manager est de tenir à jour une liste exhaustive des risques potentiels et avérés, de formuler des priorités en tenant compte de différents facteurs internes, de tenir à jour un plan d’action pour minimiser les risques définis comme majeurs ou de s’assurer que l’organisation serait en mesure de répliquer en cas d’urgence comme de faire face à une crise associée à des scénarios bien identifiés.

Encourager l’amélioration continue

La pérennité de l’entreprise est aussi assurée par une dynamique de changement  et d’adaptabilité continue avec son environnement tant interne (stratégie, politiques, employés…) qu’externe (marchés, clients, fournisseurs… ). L’amélioration continue concerne les processus, les pilotes et managers, toutes les activités créant la valeur ajoutée de l’entreprise ainsi que ces produits ou services qui assurent  la pérennité économique.

L’amélioration continue des systèmes de management de l’entreprise est connue depuis longtemps par les adeptes de la Qualité et des normes internationales ISO qui utilisent la méthode ayant fait ses preuves, de la roue de Deming  (popularisée autour de 1950). 4 étapes 1)Planifier – Plan, 2) Dérouler – Do, 3) Contrôler – Check, 4) Agir – Act (PDCA). Chacune des étapes  entraîne l’autre pour créer un moteur ou mouvement de développement pro-actif. Un peu plus détaillé, dans les domaines Qualité (depuis les années 2000) et maintenant pour la Responsabilité Sociétale ( base de l’ISO 26000 depuis 2010):

1) Plan : planifier et établir les objectifs de l’entreprise à partir de l’analyse de risques et de plans d’actions dans le cadres des politiques définis par le management (en particulier depuis ISO9001:2015 et ISO 14001:2015). Avec la RSE cette étape intègre la cartographie de toutes les parties prenantes.

2) Do : Dérouler la mise en oeuvre des politiques et objectifs par une cartographie des processus de l’entreprise, l’organisation des liens et communication avec les parties prenantes, et le développement de toute action afin de les satisfaire. Cette étape intègre tous les aspects de  mise à disposition de ressources, de structure de l’organisation, de développement des compétences, de création de documentation…Etc.

3) Check : Contrôler, vérifier, surveiller et mesurer les processus, les produits et services, par rapport aux objectifs et exigences déterminées de l’organisation et, rendre compte des résultats.

4) Act : Agir, ajuster, entreprendre et décider les actions, en particulier en revue de direction, pour améliorer en permanence les performances des processus et l’efficience, l’efficacité de l’organisation.

L’amélioration continue est réalisée selon un système d’apprentissage à deux niveaux  ou « double loop learning »: 1) mesurer la performance atteinte dans l’optique d’apporter des modifications aux processus opérationnels tout en appréciant si les objectifs fixés sont suivis, les ressources, suffisantes, la documentation adaptée; 2) évaluer les résultats et la pertinence des objectifs atteints par rapport à ceux escomptés pour confirmer la stratégie suivie ou la réajuster en révisant les politiques afin de créer les conditions pour adapter l’organisation aux changements de contexte ou de marché.

Anticipation et productivité 

L’entreprise socialement responsable fait preuve de pro-activité et d’anticipation, par exemple lorsque son Conseil d’Administration ou sa direction prépare la transmission de l’entreprise, en planifiant les départs (package d’actionnaires) ou les successions. Ce qui montre dans la prise de décision, une responsabilité évidente sur le long terme de la direction. L’absence de planification détaillée et ciblée de sa transmission pourrait mettre en danger les activités de l’entreprise et sa pérennité. En fonction de la séniorité des directeurs et administrateurs, une priorité de ce sujet sera fixée  en output de l’analyse des risques.

A moyen terme moyen, l’analyse de risques permet de mettre en place des plans d’actions et d’anticiper des situations dangereuses, comme des non-conformités réglementaires ou légales. L’entreprise devient pro-active vis à vis des contrôles régaliens, évitant même des frais supplémentaires (contrôle, amendes…Etc.).

A court terme l’amélioration continue donne une vision et des moyens pour l’amélioration des performances en continue, à toutes les étapes des processus. Les relations clients et fournisseurs sont plus étroites, afin de suivre les évolutions de marché et de réagir rapidement.

Par le « processus de pilotage de l’amélioration continue » , les politiques peuvent rapidement évoluer et ne sont plus des documents affichés et sans vie.

Références  plus aller plus loin:

EFQM, Total Quality Management (TQM), EFQM, guide ISO 26000, certificats ISO 14001, OHSAS 18001 ou  ISO 9001, DIAG26000 et son logo cliquable.

Pin It on Pinterest