Depuis quelques jours déjà, la panique boursière guette. Un cours du pétrole excessivement et durablement bas, le ralentissement de la croissance chinoise combinée à une possible récession américaine suffisent à jeter un vent panique sur toutes les places boursières majeures. Alors, les valeurs refuges sont recherchées et donc montent en flèche. C’est déjà le cas pour La valeur historique : l’or. La course à la valeur refuge fait donc rage d’autant plus que les dettes souveraines ne constituent plus vraiment un gage de sûreté financière, comme ce fut le cas un temps. Alors quelles alternatives pour les investisseurs ?

Les Investissement Socialement Responsable : ISR

Nous observons depuis maintenant quelques années une augmentation du nombre de fonds ISR. Ce type d’investissement défini par : “un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité. En influençant la gouvernant et le comportement des acteurs, l’ISR favorise une économie responsable » * représente l’application des principes du développement durable aux placements financiers.

Pour vous donner une idée, en 2012, les ISR représentaient, en France, 149 Milliards d’euros ; puis 170 Miliards en 2013 pour culminer à 223 Milliards en 2014 soit une augmentation de presque 50% en 2 ans. Une augmentation significative qui se comprend par la performance de ces derniers.

Si l’on en croit la très sérieuse étude du Global Asset Management de l’UBS, au cours des 5 dernières années les valeurs cotées ISR ont superformé les indices de référence.

Concernant l’indice MSCI Mondial, la superformance est claire : les meilleurs rendements de l’indice ont été réalisées par les fond ISR européen et celui du Moyen-Orient : 10,2% pour ces derniers contre 7.4% pour l’indice principal. Ces performances peuvent, notamment, s’expliquer par le fait que les fonds ISR excluent toutes les entreprises ayant une ou plusieurs activités dans les domaines suivants : armes, alcool, jeu, énergie nucléaire, tabac, défense, pornographie, OGM et surtout pétrole. Ainsi, c’est quasiment 75% des sociétés représentées dans les indices traditionnels qui sont exclues des indices ISR.

Ces fonds sont donc beaucoup moins soumis aux fluctuations du cours des matières premières mais également des contextes géopolitiques ce qui leur confèrent une meilleure résistance aux chocs systémiques et donc une meilleure stabilité.

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 Les entreprises à forte dimension RSE

C’est une réalité, les entreprises mènent de plus en plus d’actions à caractère sociétal. En revanche, une barrière entrave encore grandement cette route, les difficultés de calcul du ROI des démarches. En revanche, il existe des chiffres fiables : le résultat d’une entreprise et ses performances financières globales.

Une étude menée par France Stratégie, intitulée « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité, Évaluation et approche stratégique », a cherché à comprendre le ou les liens existants entre RSE et performance économique. Les chercheurs ont ainsi utilisé la méthode dite de la “meta-analyse” qui consiste à combiner les résultats de plusieurs études statistiques indépendantes portant un seul et même problème. L’étude conclue que les entreprises pratiquant des actions RSE ne sont pas moins financièrement performantes que les autres. Bien au contraire, un gain financier supérieur est engendré par la mise en place de telles pratiques. En revanche, malgré toutes les précautions statistiques il est très difficile d’affirmer que la RSE soit la source de gains financiers supérieurs car il est également probable que la performance économique génère la mise en place d’actions RSE. Ainsi la RSE n’aurait pas un lien direct avec les performances financières mais indirect.

Cependant, une autre étude, cette fois empirique, menée aux Etats-Unis a également démontré qu’une entreprise avec une forte politique RSE avait de meilleurs résultats financiers que les autres entreprises. Mais cette étude contraste ses résultats en soulignant que les entreprises aux pratiques RSE “moyennes” ont des performances financières inférieures aux entreprises aux pratiques sociétales “faibles”. Ceci entretient donc le doute entre savoir si la RSE génère une meilleure performance économique ou bien si cette dernière génère des actions RSE ?

Une chose est sûre : un cercle vertueux existe entre les performances économiques d’une entreprise et sa RSE à condition que cette dernière irrigue toute l’organisation.

*définition de l’ISR donnée par l’Association française de la gestion financière (AFG) et le Forum pour l’investissement responsable (FIR)

Etude complète France Stratégie

Rapport de l AMF sur l investissement socialement responsable (ISR) dans la gestion collective

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